Symboles

 

Au début de 1934, peu après la montée d'Hitler au pouvoir, il est devenu évident en Allemagne d'abord, puis dans toute l'Europe occupée, que les valeurs républicaines et de démocratie étaient en danger. La Franc maçonnerie était donc dans la même souffrance. La même année, le « Grand Lodge of the Sun » (une des Grandes Loges allemandes de l’avant-guerre, située à Bayreuth), qui réalise les dangers que cela représente, adopte la petite fleur bleue du Myosotis comme symbole « substitué », en lieu et place des traditionnels équerre et compas.

La belle petite fleur bleue, le myosotis, (« forget me not » en anglais, « ne m’oublie pas »), devient alors le symbole de la lutte contre les nazis engagés dans une chasse à l’homme, et une confiscation de masse de toutes les propriétés des Loges maçonniques.  C'était là comme le moyen de dire à tous : « N'oubliez pas que la pensée libre est toujours là ».

Cette fleur délicate est devenue le symbole de la Maçonnerie vivante durant le règne des ténèbres. Au cours de la décennie suivante, durée du pouvoir nazi, dans les villes, parfois jusque dans les camps de concentration, cette petite fleur bleue fixée au revers de l'habit, permettait aux Frères de s'identifier mutuellement en public et distinguait ceux des Frères qui refusaient que la lumière de la maçonnerie s’éteigne en terre allemande.

Quand le « Grand Lodge of the Sun » a été rouverte à Bayreuth en 1947, par le passé Grand Maître Beyer, une petite épinglette en forme de Forget-Me-Not a été officiellement adoptée comme emblème de la Convention de la première assemblée des Frères qui avaient survécu aux dures années de l’obscurantisme, pour rallumer la lumière maçonnique. Au couvent annuel de la nouvelle Grande Loge Unie d'Allemagne AF & AM (VGLvD), en 1948, cette épinglette a été adoptée comme emblème maçonnique officiel en l'honneur des milliers de Frères vaillants qui, au péril de leur vie, ont poursuivi leur travail Maçonnique dans des conditions si difficiles.

À la conférence des Grands Maîtres aux Etats-Unis, le Dr. Theodor Vogel, le premier Grand Maître des Grandes Loges Unies d’Allemagne, a offert à chacun des représentants des juridictions amies présentes un myosotis comme gage d’amour fraternel.

Aujourd'hui, le petit « Forget Me Not » nous rappelle que la bête immonde peut revenir. Puissent les hommes ne jamais oublier !